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Maintenance de défibrillateurs : comment faire ?

Temps de lecture : 4 minutes

La maintenance d’un défibrillateur automatisé externe (DAE) représente une mesure importante à prendre en compte pour les établissements recevant du public (ERP). En assurant un entretien régulier, on augmente les chances de bon fonctionnement de l’appareil lors d’une intervention de premiers secours. Voici les démarches à privilégier afin de maintenir ces dispositifs médicaux disponibles et opérationnels en toutes circonstances.

I. Maintenance quotidienne et préventive

La maintenance préventive reste une composante de base dans la gestion d’un DAE, car elle limite les risques de pannes. Elle se manifeste au quotidien par une simple vérification visuelle : il convient de surveiller le voyant d’état du défibrillateur. Un voyant vert suggère un fonctionnement normal ; un affichage différent signale une anomalie potentielle, nécessitant une vérification rapide. Cette observation simple permet de repérer sans attendre un défaut, tel qu’un problème de batterie, d’électrodes ou une erreur de système pouvant affecter l’intervention en cas d’urgence.

En complément, la maintenance préventive peut inclure :

  • Des vérifications trimestrielles : démarrage de l’appareil, test de la commande vocale, état général du boîtier, validité des éléments consommables comme la batterie ou les électrodes.
  • Le renouvellement des consommables avant leur date limite d’utilisation, même s’ils n’ont pas été employés, pour réduire les risques d’inefficacité en cas d’utilisation.
  • La mise à jour du registre de maintenance : toutes les vérifications, remplacements et événements liés au dispositif y sont notés pour assurer un suivi transparent.

Il peut être pertinent de nommer un référent chargé du suivi des défibrillateurs automatisés externes dans chaque structure. Cela apporte une organisation plus stable, cohérente avec les prescriptions du Code de la santé publique et la réglementation relative aux dispositifs médicaux de catégorie III.

II. Maintenance post-utilisation et annuelle

Après chaque usage du DAE, il convient d’appliquer une procédure de contrôle post-intervention pour s’assurer que l’appareil reste utilisable immédiatement si besoin. Cette étape comprend les opérations suivantes :

  • Contrôle visuel de l’appareil : vérification d’éventuelles détériorations, propreté générale, état des câbles.
  • Remplacement des électrodes utilisées et évaluation de la batterie pour s’assurer de sa pleine capacité.
  • Essai de fonctionnement pour vérifier que l’équipement reste prêt à l’emploi en situation réelle.
  • Report de l’ensemble des opérations dans le registre de maintenance, conformément à la législation applicable.

Une fois par an, un technicien agréé doit réaliser une révision technique approfondie. Ce contrôle inclut :

  • Analyse complète de l’état des pièces internes, test de performance de la batterie, mise à jour éventuelle du logiciel, inspection des accessoires et du boîtier.
  • Essai simulant un choc pour évaluer l’efficacité du système.
  • Remise d’un rapport technique à conserver au minimum cinq ans, utile lors d’éventuelles vérifications ou contrôles d’organismes sanitaires.

III. Formation des utilisateurs

La sensibilisation et l’entraînement des utilisateurs joue un rôle essentiel pour s’assurer d’une utilisation correcte et rapide du DAE en cas d’arrêt cardiaque. Il est conseillé d’inclure :

  • Des séances de formation à intervalles réguliers pour les membres du personnel qui pourraient être amenés à utiliser l’appareil.
  • Des rappels adaptés afin de maintenir les connaissances sur le long terme.
  • L’affichage de consignes claires à proximité du défibrillateur, précisant les étapes en cas de besoin, ainsi que les coordonnées des services à contacter en urgence.

Des utilisateurs bien préparés sont plus à même de respecter les consignes d’utilisation et d’entretien du DAE, ce qui contribue à la sécurité générale dans les établissements concernés.

IV. Aspects technologiques et réglementaires

Les évolutions techniques actuelles ont modifié la gestion des défibrillateurs. Les systèmes numériques permettent désormais un archivage centralisé des données concernant chaque appareil : plannings de vérification, historique d’utilisation, alertes déclenchées lors d’un éventuel dysfonctionnement. Certains modèles peuvent bénéficier de mises à jour automatiques à distance, ce qui facilite leur conformité avec les recommandations officielles formulées, par exemple, par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM).

Respecter les obligations réglementaires reste indispensable. Les textes en vigueur imposent un entretien régulier des défibrillateurs. En cas de manquements, des responsabilités civiles ou pénales pourraient être invoquées pour certains établissements recevant du public. Lorsqu’il existe un accord de maintenance conclu avec un prestataire qualifié, les rôles sont clairement définis, et il sera plus simple de démontrer que toutes les démarches de conformité ont été bien appliquées. Il est important de conserver l’ensemble des documents justificatifs (certificats, rapports techniques, feuilles de contrôle) pendant cinq ans.

V. Gestion budgétaire et contractualisation

La gestion financière associée à l’entretien des défibrillateurs mérite d’être structurée. Prévoir un budget spécifique annuel permet de couvrir :

  • Les frais liés aux révisions techniques périodiques et aux interventions nécessaires en cas de problème ponctuel.
  • L’achat ou le remplacement des électrodes et batteries.
  • Les actions de sensibilisation et formations régulières des utilisateurs potentiels.

Il peut être utile de formaliser l’entretien à l’aide d’un contrat de maintenance avec un prestataire reconnu, tel que Sauvie. Une telle démarche apporte plus de clarté quant aux étapes à suivre tout au long de l’année, tout en améliorant le respect des règles officielles. Cette organisation facilite la disponibilité continue de l’équipement, ce qui renforce la sécurité globale et montre l’implication de la structure dans la gestion des risques en matière de santé publique.

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Perspectives et bonnes pratiques

Maintenir les défibrillateurs automatisés externes en bon état demande de la méthode, de la prévoyance et une bonne diffusion de l’information. La surveillance régulière, les tests périodiques, la responsabilisation du personnel et les outils numériques rendent la gestion quotidienne plus simple et plus fiable. Adopter une attitude proactive et respecter les lignes directrices officielles permet à tout établissement de disposer d’un équipement toujours opérationnel. Ces pratiques témoignent d’une volonté d’offrir un cadre sécurisé aux usagers, et d’agir de manière responsable face à d’éventuelles situations d’urgence.

Sources de l’article

  • https://www.inrs.fr/publications/juridique/focus-juridiques/focus-juridique-defibrillateur-entreprise
  • https://sante.gouv.fr/prevention-en-sante/preserver-sa-sante/dae
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Quelques mots sur l'auteur

Je m’appelle Nicolas et je suis à l’origine de ce blog, Entreprise France. J’ai toujours été passionné par l’univers de l’entreprise, un monde en perpétuelle évolution qui me fascine autant qu’il me challenge.